samedi 7 juillet 2018

Le bonheur au travail : rêve ou réalité ?

©William Alcyon – 07.07.2018



 
Peut-on être heureux au travail ?

Voici une question pertinente n’est-ce pas ?

Il va de soi que la réponse pourra varier en fonction de la nature du travail et de la personne qui l’exécute.

D’autre part, être heureux dans sa vie personnelle est déjà loin d’être évident… alors pour ce qui est de sa vie professionnelle, cela paraît tout bonnement irréaliste puisque par définition, au travail : nous sommes constamment soumis à des obligations, des contraintes, des inimitiés (eh oui, nous n’avons pas le pouvoir de choisir nos collègues, ni nos supérieurs hiérarchiques) ; de plus les tâches à effectuer nous sont souvent assignées par ces mêmes supérieurs, sans que nous puissions nous y soustraire, quand bien même elles ne nous plairaient pas !

Enfin, la recherche constante de performance nous oblige à un rythme effréné (tout le contraire du « slow down » si cher à mes yeux, voir mon article Le bonheur : oui, mais doucement…. ), nous réduisant souvent à de simples pions au service de son entreprise, occultant volontairement la dimension humaine de celui ou celle qui travaille.

Je ne veux pas paraître pessimiste, mais selon la définition du dictionnaire : « Le bonheur est un état de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. Il ne suffit pas de ressentir un bref contentement pour être heureux. Une joie intense n’est pas le bonheur. Un plaisir éphémère non plus. Le bonheur est un état global. L’homme heureux est comblé. Il vit une forme de plénitude ».

C’est une définition du mot bonheur que l’on peut trouver sur Wikipédia. Sauf que, c’est une définition d’ordre philosophique, relative à un état permanent de plénitude, de bien-être. Un bonheur total, entier, inconditionnel et… stable. Selon moi... une pure utopie sauf - peut-être ? - pour une extrême minorité d’êtres sur Terre !

L’approche psychologique nous dit que le bonheur est une notion relative et subjective, n’ayant aucune définition claire et unanime. Chaque individu ne disposant pas des mêmes aptitudes à atteindre le bonheur. De ce fait, il est considéré comme important de chercher le bonheur dans le moment présent (CarpeDiem), dans les petits gestes du quotidien. C’est aussi le fruit d’un travail sur soi.

Ouf ! On peut se détendre, l’approche psychologique replace le BONHEUR à notre portée !

On peut donc être « heureux » dans l’accomplissement de ses désirs et – pour rester sur l’aspect du monde professionnel – de ses objectifs.

Au travail, on peut donc ressentir du bien-être du fait de :

- se sentir utile ;

- trouver de l’intérêt aux tâches quotidiennes ;

- être en bon harmonie dans nos échanges « humains » avec nos collègues ;

- préserver sa santé grâce à une bonne ergonomie et rythme de travail ;

Si vous avez tout ça… ne changez surtout pas de poste, ni d’entreprise ! Vous êtes un privilégié !

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de ce « job de rêve » lancé en 2009 par l’État australien du Queensland ? Non ? Il s’agissait de recruter un « gardien » d’une île paradisiaque qui n’aurait pratiquement rien à faire si ce n’est jouer les touristes et alimenter un blog en photographies du lieu et quelques articles. Cela pendant quelques semaines avec un très gros salaire à la clé. Si vous tapez « job de rêve » dans un moteur de recherche sur Internet, vous tomberez immanquablement sur celui-là, sauf que… C’est l’arbre qui cache la forêt ! D’abord parce qu’il ne s’agit pas véritablement d’un véritable travail à cause de sa durée éphémère. D’autre part parce qu’il s’agit, en réalité, d’une campagne de communication savamment orchestrée pour faire parler d’un lieu, avec les éventuelles retombées touristiques recherchées !

Bref, la majorité des jobs ne sont pas des « jobs de rêves », et une grande partie de la population active souffre au travail.




La souffrance au travail est-elle une fatalité ?

Savez-vous que la première des préoccupations des salariés n’est pas la rémunération ? Eh oui, l’intérêt numéro 1 aujourd’hui est : le bien-être !

Aujourd’hui, on recherche principalement de bonnes conditions de travail, un haut degré d’autonomie, une possibilité (dans certains secteurs) d’accéder au télétravail à domicile, ne serait-ce que partiellement ; et enfin surtout un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle.




Le bonheur au travail : une quête légitime ?


Aujourd’hui, les préoccupations des salariés ont changé ! On ne souhaite plus gagner son pain à la sueur de son front, allez hop : à la poubelle ce concept ancestral ! Nos parents, nos grand-parents attendaient patiemment la retraite pour pouvoir enfin se reposer et profiter un peu de la vie. Les nouvelles générations veulent tout et tout de suite. Pour autant, ont-ils raison ? Le concept du bonheur au travail n’est-il pas excessif ?

J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que… non !

Le bonheur au travail non seulement un souhait envisageable, mais surtout une réalité possible.





Le bonheur au travail : un profit pour le salarié et pour l’entreprise !

Les résultats de plusieurs études scientifiques menées depuis une vingtaine d’années déterminent que la recherche de l’épanouissement personnel est un facteur de développement et de croissance. De plus, des travailleurs heureux donnent des salariés plus performants et en meilleure santé psychique et physique, réduisant du même coup le taux d’absentéisme.




C’est super tout ça, n’est-ce pas ? Encore faut-il savoir quoi en faire !

OK, nous savons maintenant que la quête du bien-être au travail est légitime, qu’elle est profitable au salarié comme à l’entreprise, que c’est une préoccupation première, avant la rémunération.

Reste à savoir maintenant comment y parvenir, quelles erreurs doivent-elles être évitées, quelles solutions peut-on mettre en pratique quand on se sent mal au boulot ?




Point trop n’en faut : où comment éviter le BURNOUT

Il faut savoir organiser ses journées de travail. Nous devons hiérarchiser nos priorités. Ensuite, point par point, on avance une marche à la fois.

La surcharge de travail est, selon moi, la raison n°1 du sentiment de mal-être au travail. Bien entendu, des supérieurs hiérarchiques qui abuseraient de leur pouvoir pour surcharger un employé, cela existe (un salarié d’une enseigne de supermarché Discount s’est pendu dans son entrepôt cette année. Il y a eu un procès et les investigations ont montré que l’homme effectuait le travail de 3 employés dans les autres entrepôts de la marque). Nous avons affaire ici à des cas exceptionnels.

Ce qui n’empêche pas que, malgré tout, dans le cadre d’une journée de travail sans abus hiérarchique, certains employés sont écrasés par la charge de travail. Comment est-ce possible ? Simplement quand notre cerveau crie « STOP ! », quand trop, c’est trop ! Qu’une surcharge de travail crée un surcroit de stress qui devient écrasant pour le salarié.

Que faire pour régler le problème ?

Vous avez mille choses à faire au boulot et pas assez d’une journée de 8h pour tout réaliser, votre boss en rajoute une couche en vous demandant – encore – une mission supplémentaire ! Là, c’est TROP ! Vous n’en pouvez plus, mais n’en dites rien, il serait contre-productif d’indiquer à vos supérieurs que vous ne parvenez pas à mener à bien votre mission… Cela vous parle ? Vous vous reconnaissez dans ce descriptif ? Alors, que faire pour s’en sortir ?

Il faut PRIORISER !

Connaissez-vous la matrice d’Eisenhower ? L’ancien président américain (34ème) a inventé une méthode de management en s’inspirant de la stratégie militaire. Le résultat est de lister les tâches et de les hiérarchiser en fonction de leur degré d’urgence et d’importance :

1) Important + Urgent

2) Pas important + Urgent

3) Important + Pas urgent

4) Pas important + Pas urgent

Ici, la priorité, vous l’aurez compris, consiste à s’occuper immédiatement du point n°1 (Important + Urgent).

Pour les autres points, il convient de savoir aussi déléguer. Il n’y a aucun mal à demander de l’aide. D’ailleurs, si vous êtes honnête, vous pouvez constater par vous-même que bon nombre de vos supérieurs hiérarchiques n’agissent pas autrement : Ils délèguent un maximum ! C’est même souvent la caractéristique des postes haut placés, on donne les ordres pour que les choses soient faites et on supervise.

Selon moi, le fait est qu’il est préférable que vous vous occupiez personnellement des points 1 et 2. Les points 3 et 4 peuvent être confiés à vos adjoints, collègues, etc. Si le résultat de leur travail ne vous convient pas, il sera toujours temps de rectifier par la suite puisque ce sont des tâches non urgentes.

Ensuite, à chaque tâche accomplie : vous la rayez de votre liste « to do » ! Cela a aussi l’avantage de réduire votre stress.

Ne pas se surestimer et rester dans des proportions réalistes et réalisables dans les temps impartis. Diane Ballonad-Rolland, formatrice en management et auteure de Magical Timing (Rustica éditions), nous incite à réfléchir : « Et si, plutôt que de chercher comment faire pour accomplir toujours plus dans un temps forcément limité, nous choisissions délibérément de restreindre nos envies et de revenir à des ambitions plus réalistes ? ».

Eh oui, pour être heureux au travail, il convient aussi d’apprendre parfois à dire : NON !

Petit bilan pour plus de bien-être au travail :

Savoir gérer son temps et organiser son agenda, mais aussi hiérarchiser ses tâches (utiliser la matrice d’Eisenhower), déléguer ou reporter certaines d’entre elles, faire des pauses, etc. Telles sont les pistes que vous devez explorer, mais il y en a d’autres, à vous de les trouver…




Et l’ambiance ?


Et oui, voilà un point d’une très grande importance. Tout comme les relations personnelles (celles qui composent votre vie privée), les relations avec vos collègues, vos supérieurs, vos adjoints ou encore vos clients vont forcément impacter sur votre bien-être ! Même si vous décrochez un « job de rêve », si vous vous accrochez constamment avec les personnes qui vous entourent dans votre entreprise, vous ne pourrez pas atteindre le BONHEUR AU TRAVAIL.

Que faire pour régler le problème ?

Comme en boxe, le truc est de trouver la bonne distance !

Le tout étant à moduler en fonction de vos interlocuteurs (supérieurs ou subalternes).

Savoir être à l’écoute et respecter les autres, qu’ils se situent en dessous comme au-dessus de vous dans l’ordre hiérarchique de votre entreprise.

Avec ses collaborateurs, on peut comprendre les difficultés, mais on reste « droit dans ses bottes » en rappelant les objectifs à atteindre.

Avec ses supérieurs, on peut évoquer les problèmes et les difficultés, oui bien sûr ! Mais il faut aussi être aussi capable d’apporter des solutions « clé en main » à nos propres difficultés, plutôt que d’attendre que les dirigeants résolvent eux-mêmes tous NOS problèmes. L’avantage étant par ailleurs que, par là-même, ces mêmes dirigeants sont plus à l’écoute de nos difficultés professionnelles.


La quête de SENS ?


Pour finir cet article (déjà bien long), il existe un point primordial qui est universel pour toute mise en mouvement : le SENS !

Pourquoi dois-je faire ceci ou cela ?

Dans mon métier d’éducateur, je vois très (trop) souvent des élèves non investis dans une matière parce que n’y trouvant pas le moindre sens ! « Pourquoi travailler les mathématiques alors que je veux être écrivain ? ». Parce que – en plus de nourrir sa culture générale – le lycéen a besoin d’avoir son BAC pour pouvoir aller faire des études de lettres, par exemple. Et pour avoir son BAC, il convient de travailler AUSSI les mathématiques.

Dans le monde du travail, les employés les plus « inertes » sont souvent ceux qui ne voient pas clairement leur contribution à la réussite de leur entreprise. Ici aussi, sans savoir à quoi ma contribution est utile dans mon entreprise, difficile d’être pleinement motivé et heureux !

Bref, pour trouver du sens à un job pas très folichon, il faut se concentrer sur les tâches les plus enthousiasmantes. À défaut, concentrez-vous sur les rapports humains les plus chaleureux avec vos collègues ou vos clients.

Ma grand-mère me répétait toujours : « Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens ».

Ce qui veut dire que tous les métiers sont honorables et que ce sont les personnes qui ne sont pas en adéquation avec le job qu’ils occupent. Il convient alors, soit d’en changer (ce qui peut être une solution tout à fait appropriée et nécessaire), soit de changer son état d’esprit sur son métier et les tâches que l’on exécute.




Le bonheur au travail : rêve ET réalité !

En conclusion de cet article, je sabre le champagne !

Pourquoi ? Parce que le bonheur – ou plus exactement le bien-être - au travail profite à tous. 
Nous l’avons évoqué : le bonheur a des bienfaits économiques prouvés par des études scientifiques. 
Le bonheur au travail est aussi une question de santé publique, et si de nombreuses entreprises s’activent en ce sens, c’est déjà un petit pas en avant . 
Et s’il est vrai qu’il reste encore beaucoup, beaucoup de chemin à faire, c’est aussi notre rôle, à nous, de faire bouger les choses dans cette direction. Après tout, il s’agit de votre BONHEUR, cela en vaut bien la peine, vous ne croyez pas ?

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